Exportations de bovins viande « Les éleveurs français doivent craindre la baisse de l’engraissement en Italie » selon l’Institut de l’élevage
Débouché clé pour les éleveurs français, l’activité d’engraissement en Italie va se rétracter de manière inéluctable dans les années à venir. Pour l’Institut de l’élevage, la France doit d’ores et déjà anticiper, mais les marges de manœuvre sont réduites. Au Space à Rennes, en septembre 2010, le ministre encourageait « l’engraissement en France de 100.000 jeunes bovins supplémentaires afin que la valeur ajoutée reste dans notre pays ». Mais les producteurs français s’attaqueraient alors à un marché beaucoup plus concurrentiel que celui du broutard.
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Soulignant les effets conjoncturels de la fièvre catarrhale ovine, qui avait fortement perturbé les échanges en 2007 et 2008, l’étude met en évidence trois raisons à la prochaine dégradation du débouché transalpin.
Quand les éleveurs français subissent la pression foncière italienne
Côté consommation, les experts remarquent d’abord une évolution de la stratégie d’approvisionnement et de segmentation du rayon viande.
« La large place laissée jusqu’alors au cœur de gamme, essentiellement occupée par les taurillons nés en France et engraissés en Italie, se réduit progressivement au profit du développement des segments premier prix et haut de gamme. » Des segments pour lesquels les exportations françaises, face à la viande polonaise, allemande ou irlandaise, n’est plus en position de force.
D’autre part, l’engraissement transalpin est menacé par l’accroissement de la pression foncière dans la Plaine du Pô, là où se concentre l’essentiel des ateliers d’engraissement. Cette pression « rend difficile l’acquisition de terres par les engraisseurs ». A cela s’ajoute l’application de la directive nitrates venant gonfler les coûts de production des éleveurs italiens.
Enfin, à la pression foncière s’ajoute celle sur l’utilisation des terres. « Avec la récente envolée du nombre d’unités de production de biogaz, les cultures spécifiquement dédiées génèrent une pression nouvelles sur les surfaces et le marché du maïs et du sorgho. »
Un renforcement souhaitable de la filière franco-italienne
Trois arguments qui, selon l’Institut de l’élevage, doivent inciter la filière française à anticiper. « La filière française d’exportation doit redouter davantage la rétractation de l’activité d’engraissement en Italie que la concurrence des broutards étrangers. » L’enjeu est de taille puisque les broutards français représentent 86 % des approvisionnements italiens.
Le marché italien, c'est:
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Les experts évoquent néanmoins une dernière piste : « miser sur le remplacement partiel de l’exportation de bovins maigres par des exportations de viande ». Une solution qui se heurte d’emblée à plusieurs difficultés : non seulement elle exigerait « de mettre en place dans l’Hexagone des capacités accrues d’engraissement, il n’apparait pas du tout garanti que la viande franco-italienne soit remplacée à 100 % par de la viande française, à des niveaux de prix assurant une rémunération satisfaisante pour les éleveurs. »
Toutefois, il semble que ce soit la voie retenue par Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture pour tenter de sortir la filière bovine de la crise structurelle dans laquelle elle est plongée depuis des années. Au Space de Rennes, en septembre 2010, le ministre encourageait «l’engraissement en France de 100.000 jeunes bovins supplémentaires afin que la valeur ajoutée reste dans notre pays ». Pour savoir plus, lire l'article en lien.
Mais les producteurs français s’attaqueraient à un marché beaucoup plus concurrentiel que celui du broutard. Un marché dominé aujourd’hui par les viandes irlandaises, allemandes, polonaises et sud-américaines.
Aller plus loin: L'étude de l'institut de l'élevage sur le marché de la viande bovine en Italie |
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